Il était une fois une petite fille,

Il était une fois une petite fille, qui ne se demandait pas ce qu’elle deviendrait car elle n’en avait rien à faire. Pourtant elle faisait, et dévidait sa vie sur un vieux rouet.

Petit à petit, en ne lâchant pas le monde de ses yeux verts.

Et petit petit était son monde.

Quoiqu’il prît le large assez facilement et sans crier gare par les champs et les bois, mais il suffisait de bien le tenir en lisière pour qu’il n’échappât pas complètement au regard.

Le monde avait la taille d’une cour d’école, d’une entrée de mairie et d’une rue en pente qui dévalait jusqu’à une fontaine…

Un monde plein de chemins, de sentiers et de bois et de ronces et de lilas aux branches de cerisiers, de masures dérisoires, de barrières qui s’affaissent, de murets où court peut-être encore du lierre, va savoir !

Et va savoir, maintenant qu’il a grandi, pourquoi elle s’est mise à écrire…

EXTRAITS DE L'ESPLUMOIR



PRÉFACE


Sans en être l’auteur, et sous couvert d’anonymat, j’ai été chargé d’écrire L’Esplumoir, dont le véritable inventeur est Silvère Le Sicaire.

Pour mener ma tâche à bien, celle de simple scripteur, j’ai disposé de tous les documents nécessaires, carnets, témoignages, et enregistrements des principaux protagonistes. J’ai cru bon, au fil du texte, d’en donner de larges extraits.

Par souci de cohérence, j’ai découpé le récit en sept jours, le temps qu’il faut ordinairement à tout créateur pour parvenir à ses fins... Mais je n’ai pas effacé les traces erratiques de sa composition orale, afin de garder le plus intact possible l’esprit d’une aventure et d’une expérience hors du commun.






PROLOGUE


Après l’épreuve qu’avait été la rédaction de Puzzle, Silvère Le Sicaire resta longtemps à demeure, rue Alexis Fourcault. Tassé au fond de son fauteuil, sans un regard pour le printemps douteux qui sévissait dehors, il lut. Des textes sur l’aube des peuples, celtes de préférence, il avait pris goût aux mythes des origines. Il allait entamer Les Quatre Branches du Mabinogi[1], quand il reçut par la poste son dixième contrat dont les termes le stupéfièrent autant qu’ils le ravirent.
   Minagrobis, cette fois nous ne sommes pas faits comme toi ! déclara-t-il à son rat. Enfin page blanche et sujet libre ! Vois !
Plus un mot, Le Sicaire ! N’écrivez pas l’Histoire, non ! Mais Faites-la ! À votre guise !
Inespéré pour le simple auteur à gages qu’il était.
Il fit en un tournemain ses valises, remplit son bagage littéraire, et partit. Au hasard qu’il jugeait son maître.
Hélas, il y eut trop de déviations, d’impasses et d’imprévus. Il s’égara. Sur de fausses pistes de plus en plus brouillées. Ses errances le dépitèrent. Il ne saurait donc jamais aller seul de l’avant. Comme la nuit tombait déjà de tous les côtés, sans lune comme un point sur un i ni doux froufrous d’étoiles, il décida de faire demi-tour. Mais au milieu du carrefour où il s’était engagé, un chien surgit dans ses phares, gueule béante et yeux rouges. Et quelqu’un cria : Au pied, Capitaine !, avant de venir lui dire, souriant et chenu : Cherchez pus, mon gars ! Oville est pas loin ! Tout près du lac ! Faut simplement tourner à droite !... En f’sant gaffe ! Là-bas, tout est farce...
Indifférent aux couinements de son rat, Le Sicaire emprunta la voie pointée du doigt. Mais douta vite aussi de son heureuse issue. La voiture cahotait dans les ornières. Et des phrases blanches de givre, dénuées de sens, s’incrustaient sur le pare-brise. Piètre engagement, se dit-il. Il ne se rassura que devant le fanal rouge d’un hôtel. Au nom fâcheux pourtant. Auberge de l’Ange gardien ! Qu’importe ! Il n’y ferait pas figure de Comtesse de Ségur. L’accueil des hôteliers acheva de le rasséréner. Ils le nourrirent et le logèrent sans sourciller, malgré l’heure tardive. Ils ne protestèrent pas quand il leur présenta son rat. Ils ne lui réclamèrent que son identité. Et, à l’énoncé de son nom qu’ils inscrivirent sur un registre à l’encre noire, ils n’exprimèrent ni crainte ni soupçon.
Il dormit longtemps, d’un sommeil lourd, comme à chaque fois qu’il allait pénétrer dans le vif d’un sujet. À son réveil, Minagrobis grignotait ses barreaux. En bas, les hôteliers l’attendaient pour le petit-déjeuner. Monsieur et Madame Korowski. De braves gens décidément. Issus de polonais chassés à coups de pogroms, ils avaient repris l’auberge pour une bouchée de pain. Dorénavant, ils prospéraient. En saison, les touristes affluaient grâce à la légende... Quelle légende ? demanda Le Sicaire. Celle de saint Feubert. Ils lui remirent un dépliant. Il frémit d’aise pour la première fois depuis son départ. Il y avait là matière à Faire. Il ne lui restait plus qu’à se mettre au travail et sortir voir de quoi le décor avait l’air. Il était certain qu’un peu de couleur locale lui ferait du bien. Surtout au petit matin.










PREMIER JOUR





Il déambula dans le village. Furetant comme il en avait l’habitude. De bas en haut, de long en large. Ce qui tombait du soleil s’agglutinait aux pavés des rues ou se collait aux volets fermés et aux rideaux tirés des boutiques. Avec un éclairage rasant qui ne laissait rien dans l’ombre. Le Sicaire était satisfait. Dans cette aube fatiguée, Oville se livrait. Une âme à l’abandon, vulnérable, qu’il put à loisir disséquer et dont alors il espéra beaucoup.
Parvenu au bord du lac, il s’arrêta. Les Korowski l’avaient prévenu. Hors saison, il ne trouverait aucun passeur pour l’île où le vieux saint gisait. Il s’assit donc sur le fût d’un canon, un obusier pointé vers elle, et l’observa. Elle reposait comme une bête tapie sur les eaux noires du lac, sournoise et verte dans le brouillard levant, comme il la décrivit dans son Carnet Vert.
Alors qu’il se perdait dans sa contemplation, J’peux vous y m’ner si vous voulez, entendit-il. Il reconnut l’inconnu chenu de la veille. J’suis plus tout jeune, mais j’ai une barque, et j’souque encor’ ferme... Il remercia ce bon coup du sort et monta dans le Rigomer, à l’évidence fraîchement repeint. Le chien reçut l’ordre de rester sur le quai, et son maître, Émile que j’m’appelle, largua les amarres. De temps à autre, entre deux coups de rames, il lançait quelques mots, comme des commentaires, puis à mi-parcours eut cette phrase : Savez, les lacs, c’est rien d’autre qu’les yeux de la terre...
Ils arrivèrent au débarcadère. Une lumière jaune tombait sur les lattes du ponton. Descendez, dit Émile. Moi, j’vais r’tourner en ville. Quand vous voudrez rentrer, soufflez là-dedans ! Il lui tendit une sorte de trompe à tête de tarasque. L’été, les touristes, y z’adorent ça d’nous rameuter avec ! Et sans attendre, il repartit dans son sillage. Le Sicaire fut contrarié. Non pas d’avoir été si vite abandonné, mais d’avoir déjà contaminé une réalité qu’il voulait encore préserver. L’instrument qu’Émile venait de lui confier ressemblait trop au carnyx qui ornait la couverture de l’un de ses albums sur les Celtes. Ses commanditaires allaient maugréer. Vous êtes incorrigible Le Sicaire. Avec vos lectures invasives...
Inutile donc, puisqu’il était à pied d’œuvre, de s’attarder dans ces préliminaires. Il se secoua, il faisait froid, puis suivit le chemin fléché qui menait au lieu saint. Sur l’une de ses esquisses, datée de ce jour-là, le lac s’étale, pâle, entre les rhododendrons en bourgeons. Le Sicaire ne s’en éloigna que lorsqu’il aperçut son but. Une chapelle posée sur un tertre tout près d’une source, et dans laquelle il entra.

D’abord, j’ai senti le souffle glacé d’un enfer polaire, nota-t-il dans le Carnet Vert. Rien de solaire dans ce sanctuaire ! Des vitraux morts comme des trous noirs qui engloutissaient la lumière. Puis partout à la lueur de ma torche, les chairs pantelantes et blanches des martyrs sur des tableaux livides. Et enfin le chemin de croix que j’ai suivi jusqu’à son terme. Avant de descendre dans la crypte...

Où des bougies, cire figée, cernaient le catafalque de l’ermite. Le Sicaire s’en approcha, le souffle court. Il ne supportait pas l’odeur âcre des fumées qui avaient noirci les murs. Derrière les vitres du cercueil, le saint lui sembla plus mince que son suaire. Ses mains cuivrées, reposaient sur un drap blanc, doigts écartés. Avec son masque de bronze, il avait l’air d’un dieu oublié. Oui, pensa Le Sicaire, une belle contre légende peut naître ici. Parfaite pour illustrer mon propos. Il regagna la nef en souriant. Mais au bruit de ses pas, un lézard sursauta puis se dressa, méfiant, sur le dossier d’un banc. Il darda Le Sicaire de ses yeux verts, et quand son inspection fut terminée, Asseyez-vous, Silvère ! dit-il. Sans vous connaître, je vous reconnais, et nous avons, Feubert et moi, surtout Feubert, à vous causer. Le Sicaire se rebiffa. Son imagination se dévoyait. Pas de fantastique, s’était-il promis. Mais le monde cru et nu. Tel qu’en lui-même. Il allait s’éloigner, le visage et l’esprit fermés à toute intrusion incongrue du surnaturel, lorsqu’une voix rouillée s’éleva derrière lui. Pourtant, mon ami, autrefois d’où je viens, tout était merveille ! Et nous ne nous en portions pas si mal ! Il se retourna. Monté en catimini, le saint se dirigeait vers lui, presque facétieux sans son drap mortuaire. Il cliquetait, le pas mal assuré, ses os maintenus entre eux par quelques fils de fer. Il ôta son masque et salua Le Sicaire. J’aime de temps à autre redevenir moi-même, ajouta-t-il. Ce qui, je crois, n’est jamais votre cas ! Les mots vous font bien trop rempart !
Le Sicaire fut froissé. Mais resta résolu à ne pas se laisser faire par des illusions qu’il pensait passagères. Il s’assit donc à côté du lézard. L’ermite l’en remercia d’un mouvement de crâne, et s’accota contre l’autel, son anatomie réduite ne lui permettant plus, comme il l’avoua, de prendre siège.
La conversation s’engagea aussitôt. Elle tourna vite à l’interrogatoire. Et contraignit Le Sicaire à dévoiler sans ambages son intention de retourner la légende comme un gant. Feubert fulmina. Impossible, Silvère ! Vous ne pouvez pas plus changer ma mission que l’inverser, puisque je l’ai déjà remplie ! Définitivement et sans adjuvants ! N’est-ce pas, Courtes Pattes ? Le lézard acquiesça en hochant la tête. Je suis tout ce qui reste du chaos qu’il a vaincu, et ce n’est pas grand-chose, déclara-t-il, penaud...
Mais Le Sicaire n’en démordit pas. Il s’y connaissait en bavure littéraire. Ce qui avait été fait pouvait être défait ! Et sans avoir recours à des effets spéciaux indignes de son talent, ni réveiller les morts à l’état de reliques ! Comment, alors ? s’esclaffa Feubert. Oh, j’ai quelques idées, répondit Le Sicaire. Par exemple, en libérant vos dragons intérieurs... Nombreux ceux-là, non ?... Leur promenade au grand jour pourrait vous faire honnir ! Et même finir à la poubelle, tous os confondus ! Le lézard hoqueta d’horreur. Viens, Courtes Pattes, lui dit le saint, outré. Par le licol qui t’a tenu en laisse comme une vulgaire bestiole, je te promets qu’il ne pourra rien changer au cours de notre Histoire ! Et il regagna son sépulcre en se drapant dans son linceul, le masque retombé sur son appendice nasal. Le lézard le suivit.
Le Sicaire sortit de la chapelle, fier d’avoir tenu tête à ces deux vieux routiers de l’entourloupe, (Carnet Vert). Comme le ciel bleuissait par endroits, il entreprit gaillard le tour de l’île. Mais sur son chemin, s’étala soudain le corps roux et décapité d’une poule. Le volatile gisait sur le dos, dodu, sans doute victime d’une fouine ou d’un renard. Venu d’où ? Il n’y avait aucune ferme dans l’île. Le Sicaire refusa pourtant de s’alarmer et de voir dans le mode opératoire du crime une résurgence moqueuse du culte ancien des têtes coupées. Il enjamba la dépouille.
Cependant un peu plus loin, en arrivant près d’un petit bassin dont les eaux se déversaient dans le lac, il fut repris d’angoisse. Des bans serrés de poissons noirs acculaient au suicide plus menu fretin qu’eux. Leurs victimes frétillantes agonisaient dans la boue. La métaphore n’était pas claire, mais elle donnait bien du mal à penser. Il s’enfuit en courant jusqu’au débarcadère.
Debout sur le ponton, il sonna dans la trompe. Puis attendit. Longtemps, hélas. Lorsque la barque d’Émile surgit enfin de la brume, Capitaine était à l’avant comme une figure de proue. Vous frappez pas, dit le passeur en voyant sa mine. C’est la fête de Beltaine aujourd’hui ! Des fois, les morts, y z’en profitent un peu !... Le Sicaire serra les lèvres et monta à bord du bateau. Décidé plus que jamais à ne pas se laisser déborder par les forces obscures d’un inconscient collectif... dont hélas le sien faisait partie.

Quand il rentra dans sa chambre, toujours aussi défait, il constata que Minagrobis avait pris du poids. Inconsidérément et dans des proportions inquiétantes. Le rat tenait encore dans sa cage, mais il y évoluait avec peine, et déjà, semblait-il, vers un nouveau stade.

J’ai eu la désagréable impression, rapporta-t-il dans son Carnet Bleu, que j’avais devant moi un rat augmenté. Issu d’une lamentable expérience de laboratoire. Dressé, il tenait ses barreaux à deux pattes, et semblait presque réclamer son élargissement. Quand je lui ai dit de se rappeler sa position animale, et de reprendre une posture plus appropriée, il a craché et s’est assis en me tournant le dos. Je me suis rappelé l’histoire de cette dame transformée en souris dans un des contes des Mabinogion, et que son mari cherchait à sauver de la pendaison à laquelle elle avait été condamnée pour un vol de graines... Consterné par ce rapprochement, qui prouvait à nouveau ma dépendance littéraire, je suis allé voir madame Korowski. J’espérais que c’était elle qui avait nourri le rat pendant mon absence. Il avait faim, m’a-t-elle avoué. Si vous l’aviez entendu couiner ! Mais elle a promis qu’elle ne cèderait plus à ses demandes. Surtout s’il s’agissait de préserver sa santé.

Pour se faire pardonner, l’hôtelière crut bon de gaver à son tour Le Sicaire. Et c’est en proie à une digestion difficile qu’il se rendit à la brocante, place de l’Hôtel de Ville. D’ordinaire, le marchandage des souvenirs et rebuts (Carnet Rouge) ne l’intéressait pas, mais il avait besoin de faire quelques repérages. Il buta d’abord sur un vieux moulin à café, puis renversa une lampe à pétrole et ramassa enfin, il ne sut pas pourquoi, le torse et les membres épars d’un baigneur en celluloïd. La tête est là, lui dit le vendeur en la lui tendant. Elle avait des yeux bleus, et de la crasse dans les rainures de ses cheveux. Il acheta le tout qu’on lui ficela sommairement dans un vieux journal, et alla s’asseoir sur un banc près de la fontaine. Le sol luisait aussi noir que les eaux du lac. Il ferma les yeux, nauséeux.
   Vous allez l’appeler comment ?
   Qui ? dit-il en les rouvrant.
   La poupée !
   Oh ! Je ne sais pas encore ! Cuchulainn, peut-être.
Le silence qui suivit sa réponse le sortit de sa torpeur. À côté de lui, il y avait une forte femme. Elle caressait machinalement la crinière en bois d’un cheval à bascule. Il se leva. Il était temps pour lui de s’en aller avant d’en faire la déesse Épona. Mais afin de lui complaire, il lui acheta le brin de muguet qu’elle était venue lui vendre.

À l’hôtel, Minagrobis dormait, toujours ventripotent. Le Sicaire posa Cuchulainn sur le lit. Il n’avait pas vraiment l’air du héros de la Razzia des vaches de Cooley[2], mais il caricaturait à merveille le jeune petit démon imberbe aux exploits surhumains. Son corps semblait avoir subi comme le sien, coupures plaies et lésions, et nombreuses blessures. Fallait-il pourtant en rassembler les morceaux ? Et conférer ainsi au tout reconstitué un pouvoir d’influence que dépecé il avait sans doute perdu ? Pour prendre le temps d’y réfléchir, Le Sicaire lava soigneusement les pièces détachées. Puis, enfin décidé, que risquait-il après tout, il alla demander de la colle à madame Korowski. Après l’avoir rétabli dans son état premier, il trouva au baigneur meilleure allure qu’à Feubert. En tout cas, Cuchulainn était plus en chair. Il l’installa debout contre la cage du rat et le regarda droit dans ses yeux bleus. Comme aucune pensée ne s’y lisait, il s’en détourna.
Alors, il chercha dans Voragine, l’auteur de La Légende dorée, et dans Wikipédia des renseignements sur la vie du saint. Il n’en trouva aucun. Il devrait donc se contenter des informations sujettes à caution du dépliant touristique. Feubert, un étranger à l’origine incertaine, avait chassé les monstres de l’île qui, par d’incessantes traversées, terrorisaient le village. In illo tempore. À présent vénéré, il était exposé aux yeux de tous sur le lieu même de ses exploits pour maintenir dans la sujétion ceux qu’il avait domptés. Une biographie pleine de vides, qui auraient pu être amusants à combler. Mais l’ermite, le matin même, s’était montré peu malléable. Sans prendre corps charnu pour autant... Comment manipuler ce pantin désarticulé ? Pris d’un grand embarras créatif, Le Sicaire se mit à gribouiller dans son Carnet Rouge. Des mots sans suite, qu’il espérait cependant capables de s’agglutiner sans nécessiter la colle de madame Korowski.

Feubert.
Bert le feu. Le Fini. L’achevé. Le terminé indéterminé.
Il doit rentrer sous terre. Creuser le sol sous lui avec ses doigts de cuivre. Et disparaître avec ou sans linceul.
Feubert, un prête-nom ? Un homme de paille ? De l’ombre ? De la tombe ?
Non ! Feubert, un tricheur. Un usurpateur. Un dresseur de lézards sans ailes, sans feux de Dieu. Et peut-être, à rebours des idées reçues, non pas le fameux héros organisateur, mais l’Obstructeur. Celui qui rompt le pacte. Comme il m’en a tout de suite eut l’air sous son suaire.

Feubert ! Je te tiens ! Par la barbichette que tu n’as plus ! Et rira bien qui rira le dernier. Car je me moque de qui tu es après tout. L’important c’est, comme tu l’as compris, ce que je vais te Faire faire...


[1] Contes médiévaux gallois
[2] L'un des grands livres fondateurs de l'Irlande