Il était une fois une petite fille,

Il était une fois une petite fille, qui ne se demandait pas ce qu’elle deviendrait car elle n’en avait rien à faire. Pourtant elle faisait, et dévidait sa vie sur un vieux rouet.

Petit à petit, en ne lâchant pas le monde de ses yeux verts.

Et petit petit était son monde.

Quoiqu’il prît le large assez facilement et sans crier gare par les champs et les bois, mais il suffisait de bien le tenir en lisière pour qu’il n’échappât pas complètement au regard.

Le monde avait la taille d’une cour d’école, d’une entrée de mairie et d’une rue en pente qui dévalait jusqu’à une fontaine…

Un monde plein de chemins, de sentiers et de bois et de ronces et de lilas aux branches de cerisiers, de masures dérisoires, de barrières qui s’affaissent, de murets où court peut-être encore du lierre, va savoir !

Et va savoir, maintenant qu’il a grandi, pourquoi elle s’est mise à écrire…

LETTRE OUVERTE À UN MONDE FERMÉ


Madame, Monsieur,

Sans espoir, aucun, de vous convaincre !

Juste pour avoir tenté de le faire !

Ces exemplaires ne tendent pas, éperdus, leur absence de bras, vers votre ligne éditoriale. Ils la savent sous haute tension. Très régulièrement alimentée en décharges électriques. Infranchissable !


Ils attendent leur avis d’expulsion. Ne les gardez pas trop longtemps en centre de rétention. Ils n’aspirent en vérité qu’à la gloire de votre Pilon. Ils ont d’ailleurs déjà écrit quelque part le mot FIN.

Inutile de me notifier leur décès annoncé.

Avec mes sentiments les meilleurs malgré tout.

LSB, 16/10/11